C’est bien, il est prêt à rendre service pour quelques courses et l’Indy 500. Oui, oui il veut rendre service et si ça se présente il ne dira pas non.
C’est sur le circuit d’Austin, au Texas, que l’IndyCar s’est donné rendez-vous depuis lundi. Après une journée consacrée aux médias, les pilotes en lice pour la saison 2020 vont avoir quatre séances d’essais (sur deux jours) afin de faire connaissance avec leur voiture version 2020 qui sera notamment équipée de l’aeroscreen (système de protection du pilote installée sur le cockpit constitué d’un pare-brise renforcé par une structure en titane). À bientôt 41 ans - il les fêtera le 28 février -, Sébastien Bourdais a bien failli ne pas participer à ces deux journées de roulage.
Fin novembre, à la surprise générale, le Manceau a été remercié par le Dale Coyne Racing au sein duquel il évoluait depuis 2017. Malgré cette décision tardive, le quadruple champion de ChampCar (ancienne appellation de l’IndyCar) a su rebondir pour rester en piste cette saison. Avec un programme complet au volant d’une JDC-Cadillac en IMSA, le Championnat d’Endurance nord-américain. Et un autre partiel, en IndyCar donc, avec l’AJ Foyt Racing qui l’alignera sur quatre courses (les trois premières de la saison à St Petersburg, Barber et Long Beach puis à Portland en septembre).
En attendant, peut-être, de trouver une solution pour Indianapolis en mai…
« La signature pour quatre courses avec l’AJ Foyt Racing est-elle un soulagement ?
C’était l’objectif, sachant qu’il n’y avait pas d’option à temps plein après avoir été débarqué par Dale Coyne. On a tout de suite décroché le téléphone pour trouver des solutions et Larry (Foyt, président de l’écurie) s’est montré assez ouvert. Les discussions ont démarré assez rapidement.
Ce n’est pas beaucoup de courses mais ça permet de garder un pied dedans dans des conditions plutôt solides, avec un bon ingénieur qui était avec Jack Harvey la saison dernière (Mike Colliver) et l’arrivée dans l’équipe de Mike Pawlowski, qui était chez Andretti la saison dernière. Ça devrait nous permettre de démarrer du bon pied.
AJ Foyt a connu une saison très difficile en 2019 avec un seul podium. Cela ne vous effraie-t-il pas ?
L’objectif, c’est de montrer que le potentiel est là et que Larry ait quelque chose à vendre (aux sponsors) pour la saison suivante. Avec Tony Kanaan sur les ovales (pour sa dernière saison) , ça devrait permettre de relancer quelque chose et de créer des opportunités pour tout le monde dans un futur proche.
« Ça discute encore pour les 500 Miles d’Indianapolis et les 24 Heures du Mans. (…) Si on regarde les calendriers, il n’y a pas de problème. »
Peut-on espérer vous voir sur d’autres courses ?
Ça discute encore pour les 500 Miles d’Indianapolis (29 mai) et les 24 Heures du Mans (13-14 juin) . Différentes choses pourraient se mettre en place. Le changement de situation en novembre a déclenché tout un tas de mouvements qui ne sont pas complètement finalisés.
Si on regarde les calendriers (celui de l’IMSA où Bourdais s’est engagé pour un programme complet) , il n’y a pas de problème pour les 500 Miles, avant ou après… Il y a plein d’opportunités. Après, à nous de voir ce qu’il est le plus intelligent de faire.
Sachant aussi qu’il vous est possible de vous aligner à Indianapolis pour une autre équipe qu’AJ Foyt…
Oui, sur ce plan-là, l’IndyCar est plutôt ouvert. Pour l’instant, il y a un intérêt et des possibilités à partir du moment où les équipes trouvent des financements pour faire rouler la voiture. C’est pour cela qu’il est encore tôt pour se prononcer.
Il reste un peu de temps avant que les bons baquets soient tous attribués. Mais il y a beaucoup de candidats et on se bat pas tous avec les mêmes armes (financières) mais si les fonds sont réunis, je ne suis pas en mauvaise position pour bénéficier d’un volant de qualité…
La rupture de votre contrat avec Dale Coyne Racing, qui courait jusqu’à fin 2020, a paru brutale. Début novembre, vous testiez l’aeroscreen et trois semaines après vous étiez à pied…
Ç’a été difficile parce qu’il (Dale Coyne) m’a signifié qu’il avait un problème financier le soir juste après les essais. Après, il y a eu quinze jours de tergiversations… Ce n’est jamais une période facile. Le timing ne pouvait pas être plus mauvais car tous les baquets à temps complet étaient déjà pris en IndyCar.
De mon côté, le soir même, j’ai appelé Christian Fittipaldi (patron de l’écurie JDC en IMSA) pour lui dire que je ne cherchais pas trois courses comme prévu à la base mais un programme complet. Quand la décision (de Dale Coyne) a été confirmée, ç’a été une formalité de ce côté-là. C’était super cool de la part de Christian de mettre tout en attente pendant quinze jours pour moi et de me proposer de passer de trois courses à une saison complète.
C’était loin d’être d’évident mais sinon c’était le canapé pour moi.
Serez-vous animé par un sentiment de revanche lors de vos quatre courses en IndyCar ?
Je vois cela comme quatre opportunités de faire des choses bien. On va essayer de faire le mieux possible avec ce qu’on a. Je suis quelqu’un de plutôt rationnel, je vais donner le meilleur de moi-même et on verra où ça nous mènera.
Si tu veux trop faire, tu fais des bêtises. Après, si on réussit quelques beaux résultats en IndyCar, ce sera satisfaisant.
« L’objectif, c’était de faire un podium dans l’année. On le fait dès la première course au ‹ ‹ Super Bowl de l’IMSA › › (les 24 Heures de Daytona) , ça ne pouvait pas démarrer mieux. »
Avec Joao Barbosa et Loïc Duval, vous avez terminé troisième des 24 Heures de Daytona, la première manche du calendrier IMSA. Comment jugez-vous ce résultat ?
Pour nous, c’est comme une victoire. Le programme s’est monté fin novembre. L’objectif, c’était de faire un podium dans l’année. On le fait dès la première course au ‹ ‹ Super Bowl de l’IMSA › ›, ça ne pouvait pas démarrer mieux.
L’équipe a montré une belle force. On finit troisièmes parce qu’il y a eu zéro problème sur l’auto, qu’on a tous bien roulé, sans faire de faute. La voiture était un peu juste côté rythme de course et quand le soleil est sorti, on manquait cruellement de grip mais la prestation globale est remarquable, vu le peu de temps et de moyens.
Comment voyez-vous la suite de votre saison IMSA ?
JDC est un programme qu’on veut faire grandir et progresser. Avec un peu de réussite, on devrait pouvoir réaliser quelques coups. Après, il faut rester réaliste, quand on se bat contre Penske, Joest, des équipes bien structurées, ça ne laisse pas beaucoup de place pour faire des podiums…
On va aller faire des essais à Sebring (lieu de la prochaine course, de 12 heures, le 21 mars) puis travailler sur le châssis et avec un peu de chance, on va trouver du grip. »
Merci pour l’itw complète !
(Par contre pour les itw ou article sur Seb hésitez pas à ouvrir un nouveau sujet)
Je trouvais que ça apportait un bon complément à ton topic !
Intéressant, je ne savais pas que cette voiture engagée en IMSA était une équipe toute récente avec peu d’expérience.
Bien le genre du bonhomme de rester sur le canapé sur une saison…
Merci pour l’intégralité de l’Itw, qui confirme les connexions indispensables & toujours présentes pour Seb dans les différentes catégories, ainsi qu’une petite probabilité existante pour Indy 500 ou Le Mans.