(Merci à Laurent Chabriac qui a partagé ça sur fb)
Super l’article.
Manque plus qu’à Auto Hebdo de scanner la signature 2019 de Seb
Bonjour à tous,
Enfin, un peu de repos ! Je vous écris au moment où je m’apprête à sortir mon bateau du port de St Petersburg. Au programme : un week-end détente sur une île voisine avec Claire et les enfants. Entre l’IndyCar et mes engagements en Endurance, cela faisait deux mois et demi que je n’avais pas vraiment pu souffler. Il y eut notamment ces sept semaines de compétition non-stop entre le GP d’Indy et les 24 Heures du Mans. Depuis, l’IndyCar nous a seulement laissé un week-end de répit entre Road America et Toronto (Canada. Ndlr). Il était temps de prendre un peu de bon temps avant les quatre derniers rendez-vous d’une saison plutôt frustrante pour le moment. Car si la performance a parfois été là, le résultat a rarement été au bout.
Mid-Ohio est le dernier exemple en date. Nous étions vraiment bien les deux premiers jours. En Q1, je fais même le meilleur temps, mais en Q3 nous avons payé lors de notre 2e run le fait d’avoir extrait trop d’énergie des pneus auparavant. Nous partons finalement 5e, mais nous ne faisons pas les bons choix stratégiques, surtout en ce qui concerne les gommes, et nous terminons 11e. Nous sommes ainsi partis en pneus tendres neufs mais nous n’avons pas pu extraire leur potentiel car nous nous sommes retrouvés bloqués derrière Simon (Pagenaud. Ndlr) lors du premier relais. Et puis nous avons aussi perdu quelques places quand Colton Herta m’a tapé en me dépassant. Le lendemain, il m’a appelé pour s’excuser en me disant qu’il s’était précipité, mais la direction de course n’a pris aucune sanction. Au bout d’un moment, ça commence à me fatiguer, car dès que je mets un pied à côté de la ligne on me le fait savoir très rapidement, et quand je suis la victime il ne se passe rien. Il est trop souvent difficile de comprendre la logique du Race Control de l’IndyCar.
Comme vous le savez, je me suis aussi fait un nouvel ami ces dernières semaines : le Japonais du RLL Racing : Takuma Sato. Vous avez dû voir cette scène où il vient m’agresser à la sortie d’une séance d’essais libres à Toronto. Je trouve ça regrettable, car ce n’est vraiment pas l’image de l’IndyCar que l’on veut donner. En fait, plusieurs incidents nous avaient opposés durant les semaines précédentes. À Road America, il m’avait « mis une boîte » dans le premier tour alors qu’il avait la place pour passer. Deux semaines avant, au Texas, il m’avait pourri ma course en s’efforçant de ne pas me laisser passer alors qu’il avait plusieurs tours de retard. Une attitude assez étrange de la part d’un pilote de son expérience, mais le RLL Racing semble avoir une dent contre moi depuis mon contact avec Graham Rahal aux 500 Miles qui nous a contraints à l’abandon. Je n’avais rien à me reprocher mais on m’avait infligé un drive-through. Quand je vous dis que je peine à comprendre la logique des décisions de la direction de course…
Bref, le Top 5 me fuit depuis Barber (3e course de la saison. Ndlr), et beaucoup trop de courses se terminent sur du « would have been, could have been, should have been » (en français : pourrait, aurait pu, aurait dû. Ndlr). Parfois, cela est dû à des éléments extérieurs, parfois à des stratégies peu adaptées de Dale (Coyne. Ndlr) et parfois à mes erreurs, comme à Mid-Ohio, où j’écope d’un drive-through pour avoir dépassé la limite de vitesse autorisée dans la pitlane, ou à Toronto, où je me loupe sur un freinage. Au Canada, nous avons toutefois fait un vrai bond en avant. Nos deux jours passés sur le simulateur Honda nous avaient vraiment fait du bien. Pour une petite équipe comme la nôtre, c’est presque un luxe d’avoir accès à cet outil, et quand je vois le profit qu’on en tire en si peu de temps, cela veut dire qu’on travaille vraiment efficacement. À Toronto, on a ainsi changé complètement la plateforme et trouvé quelque chose qui marche. Résultat : on a été dans le coup pour la première fois de la saison sur circuit urbain, même si j’ai dû me contenter d’une 8e place.
Je ne peux évidemment pas conclure sans vous parler des 24 Heures du Mans, cette course qui m’est si chère. C’était ma dernière expérience avec le programme Ford (qui met un terme, comme prévu, au programme GT mené conjointement avec le Chip Ganassi Racing. Ndlr) débuté en 2016. J’avais encore entre les mains une voiture aboutie, mais avec la BoP (Balance of Performance), on n’a pas pu se mêler à la bagarre (4e GTE, avant que la n°68 ne soit disqualifiée pour réservoir non conforme. Ndlr). On ne pouvait notamment rien faire face aux Ferrari qui giclaient en sortie de virage. Ils ont été malins, car ils n’avaient pas de vitesse de pointe et il n’y avait donc pas grand-chose à dire par rapport à la BoP. C’est le jeu, et ça ne m’a pas empêché de me faire vraiment plaisir. C’est même l’année où je pense avoir été le plus compétitif dans l’auto.
Pour mon futur en Endurance, ça dépendra notamment de ce que prévoit Ganassi. En tout cas, j’espère revenir l’année prochaine dans le cadre d’un programme ambitieux. Les 24 Heures, c’est une des courses pour lesquelles tu essaies de te créer des opportunités, d’autant que c’est toujours agréable pour moi de rentrer chez moi, au Mans. Mais c’est aussi une semaine éprouvante. L’enchaînement IndyCar-24 Heures est assez rude car au Texas on court le samedi en nocturne et on termine notre journée vers minuit-une heure, et au Mans on est à pied d’œuvre dès le lundi après-midi. Quand tu arrives en France, tu as l’impression d’être à l’autre bout de la planète. Mais le jeu en vaut la chandelle, car c’est l’une des plus belles épreuves au monde. Je vous redonnerai des nouvelles à la fin de ma saison. Avec, j’espère, de meilleurs résultats.
À bientôt
Sébastien Bourdais
Donc, comme je le disais Pagenaud a bloqué Bourdais (en live sur le chat et ensuite en commentaire ici) avec ses changements de ligne et Herta, comme je le disais aussi, était fautif (ce n’était ni Bourdais qui fermait la porte, ni un simple fait de course mais un freinage trop tardif de Herta très coutumier du fait) et pas de pénalité car c’est le chouchou de l’Indy. En revanche depuis quelques temps l’Indy pénalise Bourdais soit pour rien, soit pour une faute vénielle. Sato qui par le passé a très souvent fait du Sato (kamikaze avec dégâts collatéraux), joue ici au con et au salaud.
Quelle condescendance dans ton message, c’est incroyable.
Je te conseille de relire l’article et même plusieurs fois s’il le faut…
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Sébastien indique que Simon l’a BLOQUÉ, où évoque-t-il des modifications de trajectoires ?!
Je n’ai jamais vu Simon zigzaguer lors de son duel avec Sébastien, comme tu le prétends. Donc pour toute accusation, il faut des preuves, j’attends de toi des images pour étayer tes dires. Bon courage vu qu’il n’y a que toi aurait vu cela. C’est difficile de dépasser un moteur Chevrolet (Penske a fortiori) qui a une bien vitesse de pointe que le Honda, qui lui est moins gourmand en carburant. L’erreur c’est d’avoir fait ravitailler Simon et Sébastien au même moment. -
Le seul point où je suis plus ou moins en accord avec toi, c’est celui qui concerne Herta. Sa manoeuvre était, a minima, très optimiste. Vu la place que laissait Sébastien, il fallait faire un dépassement très très serré. L’incident de course, retenu par les officiels, ne me choque pas, ce qui m’attriste c’est que c’est le manceau qui se fait encore avoir dans l’histoire (tête à queue + pneus fichus pour le reste de son relais [qui n’avaient que 2 tours…]).
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La pénalité est méritée (excès de vitesse), les commissaires ont une tolérance 0 pour les incidents dans les stands. Va dire ça à Power (qui avait roulé sur une pièce l’année passée je crois, PAF stop and go) et Dixon (qui avait mordu la ligne de sortie des stands, PAF drive through) si eux reçoivent plus d’indulgence. Encore une fois de ta part, accusation gratuite et sans preuve.
Y a que Pagenaud, l’année de son titre (à Long Beach si mes souvenirs sont bons), qui avait été blanchi pour un cas similaire à celui de Dixon (pneu avant gauche mordant la ligne de sortie des stands, sans sanction bizarrement). -
Sato est un salaud, là par contre je te rejoins à 100% !
Ce qui est appréciable dans cet article c’est que Sébastien fait également son auto-critique, il ne pilote pas aussi bien cette année. Une petite pique pour Dale Coyne au passage aussi mais voilà la saison est moyenne pour tout le monde : stratèges, mécanos, pilote et proprio.
Herta s’est excusé c’est donc qu’il n’y a aucun doute sur sa faute. Bourdais n’accuse pas Pagenaud, il dit juste qu’il était bloqué par lui, mais moi je dis qu’à un moment il a changé deux fois de ligne ce qui est interdit et il est lui aussi coutumier du fait. Il y a quelques années il avait aussi balancé Bourdais en changeant de trajectoire brisant ses chances de victoire. Quant à la condescendance j’aimerais bien savoir où elle se trouve.
Très bien il a changé deux fois de ligne, si tu le dis… je ne l’ai pas vu, tout en ayant regardé la course en direct su NBCSN et en replay sur C+Sport. Je te demande donc de me montrer ces deux cas. Certains sites proposent des replay de courses, tu m’excuseras mais je ne la regarderai pas une troisième fois.
Pour le cas Pagenaud tu veux parler de cet incident ? https://fr.motorsport.com/indycar/video/indycar-gros-crash-entre-simon-pagenaud-sebastien-bourdais-et-ryan-hunter-reay/174590/ Parce que c’est Hunter-Reay qui fout Pagenaud dehors à la base. Essaye de contrôler ta voiture sur de l’herbe humide et des pneus secs après… Je n’ai pas souvenir d’un accrochage viril sinon entre les deux.
Pagenaud est justement réputé pour ne pas montrer suffisamment les crocs lors de duels (cf. l’année du titre de Newgarden où il se laisse trop facilement dépasser par celui-ci sur deux ovales). Après si tu fais référence à son “comportement” en fin de course à l’Indy 500 de cette année face à Rossi, je t’invite à lire cet article : https://fr.motorsport.com/indycar/news/mois-mai-pagenaud-victoire-indy-500/4510035/?nrt=86 et plus particulièrement ce passage :
Il était temps pour Simon Pagenaud de faire appel à toutes ses connaissances, et toutes ses années d’apprentissage de la course sur ovale aux côtés des plus grands. C’est là qu’est intervenu le “coup du dragon”, initié par Juan Pablo Montoya dans les derniers tours en 2015, et poussé à l’extrême par Simon Pagenaud cette année…
“Montoya a commencé à faire le ‘coup du dragon’ comme je l’appelle, à essayer de casser l’aspiration. Montoya, ce qui était intéressant pour moi est qu’il venait de la NASCAR. Là-bas ils font environ 34 courses sur ovales, des courses de 500 Miles, et leur expérience sur ovale est monumentale par rapport à nous, qui ne faisons que six courses, et pas sur tous les mêmes types [de pistes]. En 2015, en fin de course, il faisait des choses bizarres que je ne comprenais pas. J’ai fait des analyses, j’ai regardé les vidéos, j’ai essayé de comprendre. Un jour, je roulais avec Helio [Castroneves] à Pocono en essais, et on avait beaucoup d’appui aérodynamique sur la voiture. La personne devant ne pouvait donc pas s’échapper. Et d’un seul coup, Helio s’est mis à faire des mouvements un peu bizarres que je ne comprenais pas non plus. Il a fallu que je retourne à la maison lundi, que je regarde les vidéos pour comprendre qu’il cassait l’aspiration d’une certaine manière non-académique. J’ai gardé ça dans ma poche tout en y pensant dans ma préparation dans le dernier tour.”
Condescendance dans le sens “vous voyez, je l’avais dit, j’ai raison”. Alors que la majorité du temps tu trafiques la signification de certaines phrases pour les mettre dans le sens qui te convient alors que celles-ci peuvent avoir plusieurs portées (cf. Pagenaud qui “bloque” Bourdais).
Je t’avoue ne plus avoir envie de poursuivre le débat. Tu peux me répondre si tu le souhaites mais à la base c’était un partage d’article qui décrivait parfaitement la saison pénible que rencontrait l’ensemble de l’écurie Dale Coyne. Et que tout le monde a une part de responsabilité, y compris le pilote qui a avoué plusieurs erreurs, fait très rare, chez les plus grands.
Parks, il faut tenir compte d’un aspect non négligeable du problème : c’est très difficile de trouver le bon ton derrière un clavier, de ne pas paraitre trop péremptoire, premier degré, trop énervé, psychorigide ou jusqu’au-boutiste…j’ai eu des soucis ici même il y a quelques années parce que certains gars prenaient mal ma façon de m’exprimer derrière le clavier…ce n’est pas un truc simple et je suis certain qu’Imhotep va y réfléchir.
Je ne vais réfléchir à rien du tout, ce long email est le prototype de tous ceux qui imaginent les autres à leur image avec cette manie typique de ceux qui veulent toujours avoir raison en en accusant les autres. Ici à vouloir avoir raison contre Herta qui lui-même reconnaît sa faute et de m’accuser de chercher tous les biais pour avoir raison est pathétique. Et s’ajoute aux susceptibles la punition contre eux-mêmes de cette susceptibilité. Rappeler qu’on avait dit quelque chose est peut-être un brin infantile mais n’est pas une attaque contre les autres et le prendre pour soi dénote de se prendre pour le centre du monde.
Bon, si vous continuez sur ce ton tous les deux…je vais vous envoyer la police de la fête et vous ferez moins les malins :
MDR
Par curiosité je repasse ici
Donc pas de preuve sur les fameux changements de ligne de Pagenaud sur cette course.
Pas plus d’éclaircissements sur le FAMEUX attentat de Pagenaud sur Bourdais « y a quelques années ».
« je ne vais réfléchir à rien du tout »
Voilà une phrase qui résume le personnage je pense.
On ne peut reprocher les messages instinctifs, bien au contraire ! Il faut les encourager !
C’est nullement le cas ici. Ce ne sont que des accusations gratuites pour la plupart, des remarques qui ne sont ni étayées, ni fondées (hormis le paragraphe Herta). Et le dernier message d’imhotep ne fait que confirmer cela.
C’était vraiment très intéressant !